Zoom sur une espèce : l’Osmie cornue, Osmia cornuta

Zoom sur une abeille printanière : l’Osmie cornue !

Parmi les espèces annonçant le printemps, il y a de nombreux exemples connus chez les oiseaux. Mais connaissez-vous celles qui en sont de parfaits indicateurs du côté des insectes ? Chez les abeilles, l’Osmie cornue (Osmia cornuta) en est une ! Cette mignonne petite abeille, qui fait partie des abeilles « solitaires » (c’est-à-dire ne vivant pas en colonie) et qu’on qualifie également d’abeille maçonne, est l’une des premières à faire son apparition fin d’hiver/début de printemps. Parmi toutes les espèces d’Osmies, celle-ci est assez reconnaissable à sa toison entièrement rousse sur l’abdomen et noire sur le thorax. Les mâles sont facilement identifiables à la touffe de poils blancs sur leur front, remplacée par deux petites cornes chez la femelle (d’où le nom de l’espèce).

Osmie cornue (Osmia cornuta) – Accouplement – Par © pjt56 / Wikimedia Commons, CC BY 3.0, Lien

Espèce très active dès le mois de mars, les mâles sont les premiers qu’on aperçoit. Ils sont très souvent vu à l’entrée des galeries de nidification, attendant la sortie des femelles, où ils se bousculent les uns les autres pour être les premiers à avoir les faveurs de la belle (les mâles n’ont pas de dard, c’est leur façon de se battre). Ils passeront ensuite une bonne partie de leur temps à copuler ! Les femelles rechercheront ensuite un endroit où déposer leurs œufs. Elles apprécient tout particulièrement les tiges creuses, d’où leur fréquentation des hôtels à insectes, mais exploreront également tout ce qui s’apparente de près ou de loin à un trou !

Osmie cornue (Osmia cornuta) – Mâles – Par Vincent Carlier – Le 15/03/2020

Et les piqûres dans tout ça ? C’est une question que l’on voit souvent revenir. Eh bien, sachez qu’il n’y a aucun danger avec cette espèce ! Les mâles sont dépourvus de dard, comme nous l’avons  précédemment évoqué, donc aucun risque avec eux. Les femelles, quant à elles, et comme la plupart des autres espèces, en possèdent bien un. Toutefois, les piqûres sur l’homme sont inexistantes à moins des les saisir à pleine main et des les y forcer !

Quelques liens :
L’Osmie cornue (Osmia cornuta) !
Les abeilles, les dards et nous
Quelques vidéos

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Les insectes du monde : une clé de détermination des familles et plus encore !

Après de longues années de travail et la collaboration d’une cinquantaine de spécialistes à travers le monde, ce magnifique ouvrage qu’est « Les Insectes du Monde » voit enfin le jour. Pour tous les entomologistes, qu’ils soient amateurs ou professionnels, cette œuvre fera très certainement parti des incontournables ! Les différentes familles d’insectes et leur détermination n’auront plus de secrets ! Le coffret, qui contiendra 3 tomes, est disponible à la pré-commande au lien suivant, avec une remise de 15% : Éditions Museo – Les Insectes du Monde

Cela me rappelle le fascicule « Les insectes d’Afrique et d’Amérique tropicale : clés pour la reconnaissance des familles », d’Henri-Pierre Aberlenc et Gérard Delvare, dont j’ai fait l’acquisition lors d’un stage et qui m’avait été d’une aide précieuse pour déterminer la plupart des familles auxquelles je fus confronté. Un livret somme toute également utilisable dans nos contrées et que je consulte encore régulièrement aujourd’hui, en veillant à l’évolution de la classification depuis sa parution. J’attendais donc la publication de ce nouveau et colossal travail avec impatience !

Un papillon hivernant : la Découpure

Scoliopteryx libatrix — La Découpure — Par Guillaume Delporte

La Découpure (Scoliopteryx libatrix) est un papillon d’une envergure comprise entre 40 et 45 mm, appartenant à la famille des Erebidae. Les adultes apparus en automne passent l’hiver, parfois en nombre très important, dans des grottes, caves ou toutes autres anfractuosités leur offrant un abri suffisant. Ici, la photo a été prise dans un vieux tunnel souterrain d’un château aujourd’hui disparu. Ils en ressortiront à la fin de l’hiver, à partir du mois de mars, pour se reproduire.

Espèce commune, elle se retrouve dans des habitats variés (friches, bois, marais, parcs, jardins, etc.), pour peu que les plantes hôtes de la chenille y soient présentes : à savoir les Saules et Peupliers.

Critères d’identification : Papillon inconfondable aux ailes fort découpées qui lui valent son nom. Le fond de ces dernières est plutôt de couleur marron/brune, plus ou moins teinté de gris, avec une belle tâche orange sur la moitié basale de l’aile antérieure (de la tête jusqu’au milieu). Les quatre points blancs (deux sur chaque aile) et la double ligne médiane grise sont également toujours présents.

Scoliopteryx libatrix — La Découpure — Par Guillaume Delporte

Papillons de nuit hivernaux en Forêt de Mormal

L’hiver est une période où peu de monde s’imagine qu’il peut encore y avoir des insectes en activité. Pourtant, c’est le cas de certaines espèces de papillons nocturnes appartenant, pour la plupart, à la famille des Geometridae.

Une animation organisée par Mélanie Balbrick et Sébastien Verne, au sein de la forêt de Mormal, nous a permis d’aller à leur rencontre et de découvrir leur biologie parfois surprenante (cf. l’article suivant : Des papillons de nuit hivernaux).

Piège tavoillot équipé d’une lepiLED — Par Clémence Simart

L’espèce la plus abondante lors de cette soirée fut sans nul doute la Phalène brumeuse (Operophtera brumata). Elle se développe sur feuillus, voire conifères, en milieu généralement forestier. Les femelles présentent la particularité d’avoir les ailes atrophiées et grimpent le long des troncs, où elles émettent des phéromones pour attirer les mâles volants. Après l’accouplement, les femelles continuent leur ascension et gagnent les bourgeons des branches hautes, où elles pondront leurs œufs. Au printemps, les chenilles éclosent et peuvent alors se délecter des jeunes feuilles.

Accouplement d’Operophtera brumata — Par Clémence Simart

Parmi les autres espèces de papillons observées, nous pouvons mentionner Agrochola circellaris (la Xanthie ferruginée – Noctuidae), Conistra vaccinii (l’Orrhodie de l’Airelle – Noctuidae) et Poecilocampa populi populi (le Bombyx du Peuplier – Lasiocampidae). Quelques autres petites bêtes aux mœurs nocturnes se joignirent également à la partie tout au long de la nuit : cloportes, limaces, araignées, et même salamandres !

Salamandra salamandra – Salamandre tachetée — Par Clémence Simart